La vie d’aujourd’hui

(Deux personnages conversent dans leurs fauteuils)

« Nous marchons tous sur la trace de nos ainés. Finalement, nous n’avons pas beaucoup d’imagination. On va à l’école, on se marie, on fait des enfants, on va au boulot, on vieillit et on meurt à la fin ».

« C’est un peu réducteur. Vous ne tenez pas compte du progrès technique. Nous vivons de manière plus confortable que les anciens au fond de leurs grottes. »

« Bon, peut-être. Disons qu’on ne court pas tout nu en pleine nature à la poursuite du gibier qui nous servira de pitance. Nous ne traversons plus la France à dos de cheval en trois semaines. On ne s’éclaire plus à la bougie. C’est différent, mais enfin c’est toujours pareil. On aime son voisin ou on ne l’aime pas. On est prodigue ou avaricieux. On est menteur ou honnête. On est beau et fort ou laid et en mauvaise santé ».

« Certes, mais que faites-vous du progrès médical. Par exemple, vous ne mourrez plus à trente ans à la moindre épidémie. Vous vous goinfrez tous les jours à la cantine, la famine n’existe plus, vous picolez sans vergogne à la moindre occasion…. »

« Nous vivons plus vieux sauf quelques milliards d’êtres humain dans des contrées lointaines. Et je ne vous compte pas les guerres que nous ne connaissons même pas entre peuplades inconnues au fond d’une forêt exotique ».