Les derniers seront les derniers

Publié le par philippe

 Vous avez sûrement un découvert bancaire important.

C’est bien, c’est même très bien. Vous faites partie des bons citoyens qui permettent aux banques de s’épanouir grâce aux agios astronomiques qu’elles vous piquent au passage.

C’est normal ! Quand vous avez un découvert, on vous prend des intérêts pour que votre découvert soit encore plus gros et que vous ayez encore plus de mal à le combler.

Grâce à votre participation, les grandes banques font des profits qui leur permettent de s’installer dans des paradis fiscaux pour en faire encore plus. Merci à tous !

Tout cela est entièrement logique : quand vous êtes au bas de l’échelle, la société doit être sûre que vous y restiez. Si vous êtes pauvre, vous n’avez pas à être riche ! Si le nombre de pauvres diminue, à qui les riches vont-ils prendre de l’argent ? Hmm ?

Je vous donne un autre exemple. C’est scientifiquement démontré : plus longtemps vous êtes en chômage, plus vous avez de chance d’y rester. Au-delà de 6 mois, ça veut dire que personne ne veut de vous. Vous écœurez n’importe quel employeur. C’est une espèce de prime à l’envers.

C’est comme si vous chargiez de plomb les poches de la lanterne rouge du Tour de France. Ce serait le meilleur moyen qu’il ne rattrape personne. Il ne faut pas que vous, les derniers, vous refassiez surface dans le peloton de tête. Les vedettes de la course ne doivent pas être dérangées. Elles ont bien assez de soucis comme ça.

Être dernier est une fonction sociale. C’est une espèce de mission. Quand on a la chance de l’exercer, on la respecte.

Ce qu’il y a de merveilleux, c’est que ça marche dès l’âge de l’école. Plus un élève est réputé mauvais, plus les profs sont sévères lorsqu’ils examinent ses devoirs. Ça lui apprend où est sa place dans la vie. Un dernier n’a pas à devenir premier. Un dernier qui progresse est un individu dangereux à la limite de la délinquance.

Publié dans société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article