Retrouvailles (extrait)

Dumollard ! Tu me reconnais ? On était au lycée ensemble. 

Oui, tu me reconnais ? Rassure-toi, c’est normal que tu me reconnaisses, moi je ne vieillis pas, je ne dirais pas la même chose de toi. Tu as l’air d’avoir dégusté… 

 Tu te rappelles, je te volais tes devoirs de maths pour pouvoir les pomper. Le pire c’est que c’est toi qui te faisais accuser de copiage sur moi ! Qu’est-ce qu’on a ri avec ça ! 

Comme j’étais premier en gym, tu ne pouvais pas me casser la figure.

Comment ? Tu fais du sport maintenant ! Tu as l’air musclé en effet ! Tu … quoi…. Tu pourrais te venger ! Ah ! Ah ! Sacré Dumollard, toujours aussi blagueur !

Qu’est-ce qu’on se marrait, tu te souviens ? On jouait à te cacher ton cartable, on t’appelait Razibus, on se moquait de la bagnole de ton père… 

Oui, c’est vrai, maintenant qu’il a la troisième fortune du pays, on ne pourrait pas se foutre de sa gueule…. Ce serait mal venu, il ne serait pas très content… 

Alors, à part ça, qu’est-ce que tu deviens Razibus ? Ah, ah… 

Ah bon ! Tu es dans la police. Tu me signales que Razibus est une insulte à force de l’ordre. Mais tu sais que tu as bien fait de me le dire. Je trouve qu’on ne respecte pas assez les policiers dans ce pays !

A propos, tu te souviens du fric que quelqu’un t’a piqué en cours d’anglais ? 

On a bien rigolé … Tu es sûr que c’était moi ?  Tu as de forts soupçons ? Ecoute, moi je pense que c’était Bignolet ! J’ai son adresse si ça t’intéresse.

Et quand on a tous dit au surveillant général que c’était toi qui avais vidé la poivrière dans la soupe à la cantine, tu t’en souviens ?

Hein ? Oui, je sais … en droit, ça s’appelle dénonciation calomnieuse.  C’est passible de 45 000 euros d’amende. Ah bon ? Tant que ça ?